Pourquoi grossit on avec l'âge?
Le microbiote intestinal c’est à dire la quantité et la nature des bactéries qui sont présentes dans l’intestin participent à la digestion et a un impact sur la prise de poids. À l’inverse la composition du microbiote intestinal diffère fortement chez les sujets en surpoids. En effet, chez les personnes en surpoids, les firmicutes dominent très largement par rapport au bactéroïdes. Ces dernières ont notamment une plus grande capacité à digérer les glucides complexes. Elles extraient donc bien plus de calories des aliments, d’où une augmentation de la masse graisseuse. Or la composition du microbiote agit également sur le cerveau via la voie sanguine, nerveuse (les neurones de l’intestin) ou encore la voie immunitaire et endocrinienne (via des hormones) qui lui même agit sur nos comportements alimentaires. Les émotions et les kilos sont donc aussi liés entre eux par l’intermédiaire du microbiote intestinal. Encore une fois on voit l’importance d’une prise en charge la plus globale possible.
Si vous êtes une femme vous avez plus de risque d'être en dépression si vous êtes en surpoids. La réciproque est également vraie. Si vous êtes en surpoids vous avez plus de risque d'être en dépression. Dans les deux cas le risque est multiplié par deux! Les raisons sont plurieles. La dépression entraine un ralentissement physique et une moindre attention à sa dietétique. En outre le cerveau reagit au sentiment de vide en essayant de le combler par le concret des prises alimentaires. Enfin manger évite de penser aux choses tristes. A l'inverse le surpoids occasionne souvent une mauvaise estime de soi en lien notamment avec le regard des autres. Aussi pour perdre du poids il importe de prendre en charge son humeur. Et inversement améliorer son alimentation participe à
ameliorer son moral.
Les kilos émotionnels, c’est contagieux !
Votre cercle familial, amical et social a une influence sur votre prise de poids. Les prises de poids, mais aussi les pertes de poids parmi les personnes de notre entourage que nous fréquentons régulièrement vont inconsciemment nous impacter et générer des variations équivalentes dans notre corps. En bref si nous ne frequentons que des personnes en surpoids il y a plus de chance que l'on grossisse. Ce sont des mécanismes d’imitation ou d’identification qui sont probablement mis en jeu. Mais attention, si nous sommes en surpoids et que nous frequentons que des personnes très minces il est probable que cela soit un facteur majeur de mé
sestime de soi, de dépression et donc de prise de poids possible. Alors variez autant que possible votre entourage et prenez conscience de ce type d’influence.
Votre poids dépend de votre personnalité. Selon un modèle classique on peut définir 5 grands traits de personnalité : l'ouverture, la méticulosité, le caractère extraverti, l'extraversion, l'amabilité et l’instabilité émotionnelle. Il existe aussi des sous catégories. Il ressort des études que l’impulsivité est le trait de personnalité le plus corrélé au surpoids. On peut le comprendre car les personnes impulsives, par définition, se maitrisent moins. Ils cèdent plus facilement à la tentation de manger par gourmandise. D’autres traits de personnalités sont corrélés à des prises alimentaires excessives et donc à des prises de poids émotionnels. C’est le cas de l’esprit de compétition exacerbée, de l’agressivité ou de l’impudence. Les personnes instables émotionnellement ou cyclothymique vont avoir des variations de poids par cycle selon les variation de leur humeur. À l’inverse les personnes méticuleuses ou consciencieuses ont plus tendance à être minces. Difficile pour autant de changer totalement de personnalité. En revanche il est possible de travailler dessus pour atténuer certains traits ou en développer d’autres.
L’addiction à certains aliments gras et riches en calories existe. C’est désormais démontré. C’est le cas notamment des charcuteries, des pâtisserie et de produits transformés qui peuvent être addictifs. Ces aliments induisent une dépendance semblable à celle provoquée par les drogues. Ce sont les mêmes mécanismes cérébraux que ceux de la toxicomanie qui nous poussent alors à manger de manière compulsive.Trop manger conduit à baisser le niveau des récepteurs de la dopamine, un neuromédiateur du plaisir et l’on doit alors manger toujours plus pour obtenir un niveau de satisfaction normal. Au nous de chercher d’autres sources de satisfaction.
Aujourd'hui je vous invite à eprouver de la compassion pour vous même. C'est à dire que vous allez être à l' écoute de vos tracas, de vos chagrins, de vos souffrances petites ou grandes et que vous allez ressentir de la tendresse pour vous même, voire de la commisseration; vous pourrez aussi vous plaindre, vous apitoyer si besoin sur vous et reconnaitre que ce que vous vivez peut être difficile voire injuste, comme vous le feriez pour votre meilleure amie. Cela vous aidera à maigrir comme l'ont montré des études américaines récentes. L'autodiscipline pourquoi pas mais l'auto compassion marche encore mieux sur les kilos émotionnels.
Adeline, que je suis depuis juin dernier, a perdu 4 kilos simplement en dormant davantage, à la mesure de ses besoins. Le manque de sommeil est en effet une des principales causes de kilos émotionnels. À l’inverse bien dormir en quantité comme en qualité réduit le besoin de manger de façon excessive ce qui donne sens au proverbe « qui dort dîne ». Le mécanisme d’action est notamment hormonal. Un manque de sommeil, même de quelques jours, déclenche une baisse du taux de Leptine et une une augmentation des taux d’insuline, de cortisol et de ghréline.
La ghréline est une hormone produite et secrétée par notre estomac. En cas de sommeil perturbé, la ghréline sera produite en excès et nous poussera à manger plus, même sans réel besoin. De plus la ghréline à tendance à favoriser la prise alimentaire de plaisir rapide et donc à nous orienter inconsciemment vers les produits les plus calorique.
Par ailleurs, la leptine, hormone produite par les cellules graisseuses et qui gère notre satiété, diminue. D’où le sentiment de faim qui n’est pas rapidement comblé.
L’augmentation du cortisol, hormone du stress, induite par un manque de sommeil, a tendance à augmenter l’appétit, notamment pour les produits sucrés.
Alors ne retardez plus l’heure du coucher et considérez votre sommeil comme un bien précieux que les autres devront aussi respecter.
Leur mode d’action est pluriel. Les émotions peuvent nous pousser à manger davantage. Ou bien a avoir envie de certains types d’aliments, gras ou sucrés notamment. Elles peuvent agir à travers notre activité physique, en l’augmentant ou la diminuant. Elles peuvent enfin entraîner un stockage des graisses, sans que nous mangions plus. Il y a bien sûr une traduction biologique de nos émotions, à travers les hormones, les neuromédiateurs, le microbiote ; mais à l’origine, ce sont d’abord nos émotions, notre vécu qui agissent.